Gérard MARAN, est un opérateur financier qui a monté de nombreux dossiers d’aide à l’investissement Outre-mer pour nos PME et TPE locales : boulangeries, artisans, transporteurs, petits entrepreneurs… Il sait l’importance de ce dispositif pour notre économie, et s’insurge devant le démontage en règle des ce mécanisme qui pourtant a fait ses preuves. Il s’insurge surtout du silence de nos parlementaires qui auraient dû “monter sur la table” et défendre haut et fort, et sans faiblesse, les intérêts de nos territoires… Voici sa tribune :
Le Gouvernement a décidé de supprimer l’aide fiscale Outre-mer (la loi Girardin) pour la remplacer par le mécanisme du crédit d’impôt. S’apercevant en cours de route que cette réforme ne serait pas accessible aux petites entreprises, aux artisans, aux petits transporteurs, etc… il a décidé d’un seuil en deçà duquel on peut choisir de rester dans l’actuel système. Intention louable sauf que… dans le même temps, il restreignait encore les conditions d’application de la loi sur l’aide fiscale, la rendant de facto inapplicable.
En effet, les petites entreprises domiennes ne trouveront plus d’investisseurs en Métropole, car ces derniers n’auront plus rien à gagner à cause de ces nouvelles restrictions. Voilà comment un gouvernement socialiste favorise paradoxalement les grosses entreprises qui auront accès au crédit d’impôt, et assèche les petites entreprises domiennes en les privant des fonds propres dont elles ont cruellement besoin : beau bilan !!!
« Participez à l’effort national, soyez responsables, acceptez de faire des économies », nous disait-on !
Pendant ce temps-là, les niches fiscales au plan national passeront de 70 milliards à 80 milliards en 2014 dont 5,8 milliards pour le Crédit d’Impôt Recherche utilisé en majorité par les entreprises du cac 40 et qui ne crée pas d’emploi.
Et pendant ce temps là, la Corse conserve ses 16 niches fiscales.
Et pendant ce temps là, les petites entreprise domiennes tout secteur confondu ferment les unes après les autres dans un silence assourdissant.
Et nos parlementaires domiens, ainsi que le Ministre de l’Outremer, jouent les béni-oui-oui du gouvernement, alors qu’ils devraient être unanimement vent debout contre cette réforme pour défendre et assurer les intérêts économiques des territoires dont ils ont la charge.
Nous affirmons que le coût de l’aide fiscale à l’investissement des entreprises des DOM est faible pour une efficacité remarquable (Pérennité des entreprises, apaisement du climat social, développement de l’initiative privée, effet de levier du financement, Sécurité professionnelle, etc.)
Nous professionnels, sommes en mesure de démontrer que nous pouvons encore améliorer ce système ultra performant ! Que nos parlementaires se rapprochent des spécialistes que nous sommes, afin qu’ensemble nous puissions défendre l’aide fiscal aux entreprises d’Outre-mer !
Gérard Maran